Les députés du Pur, qui avaient frappé Amy Ndiaye Gniby, sont activement recherchés par la police sur ordre du procureur de la République. C’est le président de l’Assemblée nationale qui en a saisi le parquet sur procès-verbal comme l’y autorise le Règlement intérieur de l’institution parlementaire.
Dans une République, le citoyen ne se rend pas Justice lui-même. Massata Samb et son collègue du Pur l’ont appris à leurs dépens. En pleine séance plénière, devant les caméras, le premier nommé a jugé utile de solder ses comptes avec Amy Ndiaye en lui administrant une gifle mémorable. Le second va passer à la vitesse supérieure avec un coup de pied dans le ventre de la parlementaire alors que cette dernière est enceinte de 9 semaines. Devant ce spectacle désolant, le président de l’Assemblée nationale a convoqué le Bureau de la 14ème législature, comme le stipule le Règlement intérieur en son article 53 alinéa 3, pour dresser un procès-verbal. Le document ayant atterri au bureau du Parquet, les deux députés sont activements recherchés sur ordre du ministère public. Le président de l’Assemblée nationale a convoqué les membres du Bureau pour les en informer.
La décision du président de l’Assemblée nationale de saisir « sur procès-verbal» le procureur de la République n’est pas étrangère donc à la décision de ce dernier de mettre en branle les forces de sécurité pour procéder à l’arrestation des deux députés du Pur, auteurs de l’agression de leur collègue Amy Ndiaye Gniby.
«Le président (de l’Assemblée nationale), seul, a la police de l’Assemblée. Il est chargé de veiller à la sûreté intérieure de l’Assemblée nationale. En cas de crime ou de délit, il fait dresser un procès-verbal et saisit immédiatement le procureur de la République. Il en rend compte au Bureau de l’Assemblée nationale», dispose l’article 53 du Règlement intérieur du Parlement.
Dans ces colonnes, nous écrivions, ce week-end, que le chef du Parquet de Dakar était en train de suivre de très près l’évolution de l’état de santé de la parlementaire de la mouvance présidentielle, évacuée à l’hôpital Principal à la suite d’un malaise, ce jeudi. Nos interlocuteurs avaient même fait savoir que les services du Parquet sont dans l’attente de la réaction de la députée agressée. Et l’on informait qu’il y a de fortes chances que le procureur Amady Diouf s’autosaisisse, au cas où la parlementaire victime de l’agression de ses deux collègues, membres du groupe parlementaire Yaw, Massata Samb et Mamadou Niang, ne porte pas cette affaire au niveau de la Justice.