Du pain à base de céréales locales constitue une alternative crédible pour réduire l’importation massive de blé. Mais faudrait-il un nouveau décret sur l’incorporation de la farine de céréales locales dans la panification, plaide la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs). Des tests de validation d’incorporation des céréales locales dans le pain se sont révélés concluants, selon Amadou Gaye, président de la Fnbs. «Vous aurez un pain de qualité, vous aurez un pain nutritionnel, un pain qui peut réduire le déficit de la balance commerciale de notre pays. Un pain qui peut réduire les importations du blé», rassure M. Gaye. Qui réclame ainsi la signature d’un nouveau décret. «En 1979, on avait demandé subitement aux boulangers 20%. Et ce n’était pas possible.
Nous sommes très loin pour le mil à un taux de plus de 30%. Mais aujourd’hui, nous avons demandé par rapport au décret de s’arrêter uniquement à 20 %», a déclaré mercredi dernier, le président de la Fnbs, lors d’une réunion des membres du Comité de pilotage (Copil) de la réforme du décret 79-665 sur l’incorporation de la farine de céréales locales dans la panification.
A ce propos, informe Khady Fall, gestionnaire de projet au Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), un atelier de deux semaines réunira les acteurs de la boulangerie, afin de reformer le décret 79-665.
Pour Seydina Aboubacar Sédikh Ndiaye, directeur des Petites et moyennes entreprises (Pme), il s’agira «de mettre sur le marché des pains composés de qualité. Les échanges ont montré qu’il est possible maintenant de faire des pains à base de niébé, de manioc et d’autres céréales ». Mais juge-t-il nécessaire d’accompagner les boulangers dans le cadre de la formation, parce que ce ne sont pas tous les boulangers qui sont outillés pour faire l’incorporation de la farine de céréales locales dans la panification. Et ce ne sont pas tous les boulangers qui ont des équipements adéquats, notamment les pétrins pour faire l’incorporation des céréales locales. Une fois que le taux d’incorporation sera défini, le ministère du Commerce va faire le nécessaire pour fixer le taux d’incorporation à travers un acte administratif qui est un décret, soutient M. Ndiaye.