Modernisation de l’état-civil : l’État du Sénégal met 50 milliards dans les actes…

Aliou Dieng
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Si la gestion des actes d’état civil est un sérieux problème, l’Etat essaie de sauver les meubles en investissant massivement dans son programme de modernisation. En plus des 18 milliards offerts par l’UE, le gouvernement a annoncé un financement supplémentaire de 50 milliards F CFA, pour prendre en charge la sauvegarde et la sécurisation des données.

Avec le programme Nekkal, l’Etat tente de moderniser l’état-civil. C’est un sérieux problème, mais les autorités semblent, selon leurs dires, assez avancées grâce au projet de numérisation de ces actes financé par un don de l’Union européenne à hauteur de 18 milliards F CFA. «L’état-civil est érigé en priorité nationale depuis 2015 par le chef de l’Etat », avance Mamadou Talla, ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires dont le budget a été approuvé hier par l’Assemblée nationale. Il ajoute : « En plus de ce montant, un financement supplémentaire de 50 milliards F CFA est prévu, pour prendre en charge la sauvegarde et la sécurisation des données.» Déjà, il a été procédé au démarrage de la numérisation de 15 millions d’actes sur un total de 30 millions, « afin de permettre à tout citoyen de pouvoir disposer de son extrait de naissance partout au Sénégal, grâce à l’interconnexion en cours de mise en œuvre ». C’est une modernisation du système qui va soulager des millions de personnes soumises parfois aux aléas du système actuel. « C’est au terme de ce travail préalable, avec la formation de l’ensemble des acteurs concernés et l’achèvement des travaux de construction des centres d’état-civil à l’échelle nationale, que la numérisation sera effective sur toute l’étendue du territoire national », précise en revanche Mamadou Talla. Il enchaîne : « Mon département envisage, en termes de perspectives, l’inscription à l’état-civil dès la naissance pour permettre de remédier aux problèmes de défaut d’extrait de naissance des élèves.»

S’il y a cette préoccupation liée à la modernisation de l’infrastructure, c’est bien la situation socio-professionnelle des officiers d’état-civil. Mais Mamadou Talla se veut rassurant en assurant que ses services ont travaillé sur un document de proposition, en vue de revoir à la hausse les indemnités de « l’officier principal d’état-civil, de 30 000 à 60 000 F CFA, et de celles de l’adjoint, de 15 000 à 30 000 F CFA par mois ». Quid de la revalorisation des émoluments des fonctionnaires des collectivités territoriales qui sont en grève depuis plusieurs semaines pour la réclamer ? Il cite l’article 29 de la loi n° 2011-08 du 30 mars 2011 relatives au Statut général des fonctionnaires des collectivités territoriales, qui prévoit l’augmentation d’office de la rémunération de ces fonctionnaires, à la suite de celle des fonctionnaires de l’Etat. Par contre, il y a un hic, car l’article 30 dudit statut dispose que cette rémunération et les indemnités sont à la charge des collectivités territoriales ou du service utilisateur.

Malgré cette situation, le ministre espère qu’une solution sera trouvée après qu’il a reçu les dirigeants de l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales. « Et un travail de recensement exhaustif sera entrepris pour l’identification des agents concernés, afin d’envisager les modalités de prise en charge de cette question », précise-t-il.

Il faut savoir que le budget 2023 du ministère des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires a été arrêté à 129 milliards 196 millions 126 mille 545 F CFA en autorisations d’engagement (Ae) et en crédits de paiement. 

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