NON À L’INSTRUMENTALISATION DE LA RÉBELLION CASAMANÇAISE

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J’attendais une communication officielle des FDS ou de la justice sur la rumeur portant arrestation de rebelles du MFDC venus participer à la manifestation du YEWWI ASKAN WI du 08 juin 2022.

Cette sortie du Procureur réconforte ceux suivent le régime actuel et ont décelé depuis longtemps l’absence de limites dans leur volonté de se maintenir au pouvoir. Il y’a une constance dans l’ingénierie politico-judiciaire tendant vers l’exclusion des acteurs politiques et le sabotage du processus électoral. Rien n’est de trop.
Rien de ce que le procureur a raconté dans son point de presse ne nécessitait une enquête de la gendarmerie à moins de vouloir, sans le savoir, montrer une inefficacité des forces de défense et de sécurité.

On veut coûte que coûte lier Ousmane SONKO, par là YAW, à la rébellion Casamançaise.

Il est normal et souhaitable que soient traduits en justice les membres actifs du MFDC qui s’attaquent aux FDS, aux populations et à leurs biens.

Le maillage des FDS est tel dans la Casamance que les combattants du MFDC, actifs et non-repentis (c’est important), sortent difficilement des forêts où ils sont cachés. Même dans leur zone de confort, il est risqué pour les combattants du MFDC de se mouvoir.

Dans ce contexte, c’est contre toute logique et objectivité que des combattants du MFDC se rendraient à Dakar pour attenter à la sûreté de l’Etat ou pour y porter une insurrection. L’étau de l’armée, avec les récentes opérations, impose d’autres conduites moins ruineuses d’autant plus que les rebelles n’ignorent pas les capacités des FDS du Sénégal.

Ousmane SONKO a pour ambition de diriger le Sénégal, le pays dans son intégralité. Il est maire de Ziguinchor sur la base d’une élection organisée par l’Etat du Sénégal et par le vote de citoyens sénégalais qui, ensemble, célèbrent le Sénégal à toutes occasions.

Le 23 juin 2011, les Sénégalais n’ont pas attendu des rebelles du MFDC pour faire face à ce qui les semblait être une forfaiture politique.

Ce sont des Sénégalais de toutes les regions, de toutes les catégories sociales, de toutes les confessions qui ont dit non à ce qui apparaissait comme un complot politico-judiciaire en mars 2021.

Ce sont ces mêmes Sénégalais qui continuent de se mobiliser contre ce qui apparaît comme une forfaiture politique-juridique dans ce processus électoral menant aux élections législatives.

Est-ce que tous les Sénégalais qui se battent contre les dérives du régime en place, par les voies imposées par les pratiques anti-démocratiques, ont besoin d’un “guidage rebelle” ?

Cette stigmatisation est abjecte. Cette instrumentalisation est dangereuse. Le Sénégal a d’autres urgences.

Il revient aux Sénégalais de prendre conscience de cette volonté de confiscation du droit de vote et d’agir en conséquence.

L’opposition significative, incarnée par YAW, doit se décider sur les orientations de sa lutte, l’assumer, la communiquer clairement et agir avec obstination.

La stabilité est une construction qui ne peut être le résultat de l’injustice et de l’abus de pouvoir. C’est la justice, dans toutes ses formes, qui prévient la violence et constitue le terreau de la stabilité du pays.

Par Mouhamadou Lamine Bara LÔ.

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