Serigne Cosso : Une étoile au firmament de l’altruisme.

Adramé
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Les années passent mais nos souvenirs restent vivaces.On dit souvent que le temps vient à bout de tout mais Serigne Cosso, lui sera dans nos mémoires pour toujours.

Tel Sisyphe, encore, encore et le temps et la vie nous le rappellerons à jamais..
Demain encore les fidèles vont se retrouver à Sar Sara pour une journée de recueillement et de prière.
Prier pour Serigne est un devoir pour nous tous.
Il été utile à la fois à son pays et à sa communauté.
Serigne Cosso était foncièrement bon. Une bonté que le monde d’aujourd’hui a perdu.
En effet il rendait service pour le bien de l’humain sans aucune attente ni autre lubie.
En cela, il perpétua les enseignements de Cheikhoul Khadim qui prêcha le salut de l’humanité quelles que soient nos contingences.
Serigne Cosso avait le partage en bandoulière.

Il n’épargna ni sa santé, ni son temps pour aider son prochain.
Il aura visité des contrées lointaines, serré des mains inconnues et rassuré des âmes perdues ou défaites.
Ses interventions ou médiations auront été l’écume de son entregent.
Ses salons privés débordaient de condisciples, de visiteurs d’un soir ou d’opprimés à la recherche d’une bouée de sauvetage.
Son aide était multiforme et désintéressée.
Aux uns , il donna de l’argent , des victuailles, aux autres il prodigua conseils et prières.

Il n’a jamais détourné le visage devant la misère humaine et n’avait pas de limite quels que soient les préjugés ou autre tabous.

Il était à côté des faibles, des gens que la société n’avait point épargné.
En atteste ses déplacement fréquents au village des lépreux de Peycouk. Il tenait à y aller souvent pour montrer à tous que la maladie n’était pas une tare.
Il aimait sentir le pouls de son peuple, dormir dans des chaumières au confort monacal.

Il aimait s’étendre dans des lits d’antan, sentir la suie des cases , manger avec le commun des mortels sans aucune espèce de protocole.
Il rendit visite souvent à des populations délaissées, que l’administration centrale avait oublié dans la redistribution des richesses.

Il est intervenu moult fois au niveau de l’Etat pour l’érection de forage et l’électrification du monde rural.

Il était d’un grand apport pour ceux qui cherchaient du travail et aida beaucoup de jeunes à poursuivre leurs études à l’extérieur ou pour trouver des stages de perfectionnement.
Qui d’entre nous n’aura pas pensé à Serigne Cosso un jour d’infortune ?
Sa discrétion était plus loquace qu’une tombe.

Que de secrets gardés, que de tares corrigées dans la foi intime sous les dehors d’une dignité sauve.

Serigne Cosso était ce qu’il y a de meilleur en nous, la foi des téméraires en plus.

Je ne parle pas d’une témérité païenne mais de la témérité des hommes de Dieu qui n’ont de crainte qu’en Dieu et qui ont eu comme mission salvatrice : sauver leur communauté.
C’est ainsi qu’il œuvra pour le rapprochement des confréries et cultiva le dialogue islamo-chrétien.
Il avait des amis dans tous les cercles, dans tous les corps de métiers.
Il était un relais social et un avocat infatigable de toutes les causes.
Le Sénégal de son époque lui doit beaucoup dans la décrispation sociale et la concorde nationale.

Enfin Serigne Cosso était le paradigme de tout ce qu’il y a d’essentiel dans notre culture négro africaine.
Il représentait bien nos valeurs ancestrales faites de courage, de solidarité et surtout de piété.
Il était un musulman accompli et un mouride dévoué à la cause de Cheikhoul Khadim.

Ses actes de bienfaisance, son regard lucide sur le monde et son ouverture d’esprit en un ont fait un guide éclairé.
A ceux qui l’on connut ou entendu son nom, à sa famille, ses amis, je voudrais vous rappeler ici cet être d’exception.
En cela je veux l’offrir en exemple pour qu’il soit notre miroir en ces jours incertains.
Que Dieu, le Miséricordieux fasse de Firdawsi sa demeure éternelle.
Bassirou Mbacke
Québec, 04/28/2022

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