La maternité de l’hôpital Thierno Mansour Barro serait dans une situation alarmante, poussant les malades et leurs accompagnants à manifester pour demander une meilleure prise en charge des parturientes et de leurs enfants.
La situation de la maternité de l’hôpital Thierno Mansour Barro de Mbour est alarmante. Les femmes ne veulent plus y aller pour faire un accouchement. Si mardi les malades et leurs accompagnants ont arboré des brassards rouges pour montrer leur désarroi, la situation sera difficile à résoudre. Mme Adama Diop Sow décrit une situation invraisemblable à la maternité de l’hôpital départemental de Mbour. «Ici, il n’y a plus d’humanité, car l’hôpital départemental Thierno Mansour Barro a perdu de sa réputation de sorte que les femmes ne veulent plus venir y accoucher. Le constat est alarmant, car pour une table d’accouchement initialement prévue pour une personne, on y fait monter deux. Après l’accouchement, la nouvelle mère est conduite dans une petite salle où les lits sont trop exigus. Prévus pour un patient, ils peuvent contenir parfois deux à trois femmes. Pour une personne qui a subi une césarienne, partager un tout petit lit avec une femme à terme de grossesse est inacceptable », condamne-t-elle.
Établissement de santé de niveau 1, l’Hôpital Thierno Mansour Barro ploie sous le poids de plusieurs difficultés. « Quand un visiteur franchit le portail de la maternité, il pense déjà qu’il y a une campagne de vaccination, tellement il y a des bébés qu’on fait coucher sur les chaises et d’autres sont remis aux accompagnants. Nous souffrons de cette situation, c’est pourquoi nous sommes obligés de crier notre ras-le-bol. Le malheur est qu’il y a des femmes qui sont obligées de se coucher à même le sol par manque de lit, après avoir subi une césarienne », expose Mme Sow. Elle poursuit : «Nous voulons que cette situation soit réglée le plus rapidement possible. C’est à cause de cette situation inédite et insupportable que beaucoup de bébés souffrent de maladie, dont la pneumonie. On ne peut pas parler d’émergence dans ces conditions. Nous voulons un lit, une femme, et des lits pour les bébés. Nous voulons que le président de la République résolve notre problème.»
Le même constat est fait par Anta Faye, qui insiste sur l’importance de l’hôpital Thierno Mansour Barro dans le dispositif sanitaire du département. «Mais par manque de lits, une femme qui subit une opération césarienne est immédiatement libérée après deux jours, alors qu’elle est loin d’être guérie. Malheureusement, après quelques jours, l’état de santé de certaines femmes se détériorent, ce qui les oblige à revenir à l’hôpital, deux jours après un accouchement, les bébés sont exposés à l’extérieur alors que même dans la tradition, un bébé peut faire presque trois semaines dans une chambre pour se protéger du climat. Malheureusement, les accompagnants subissent une pression, trouver un coin où étaler un matelas devient un parcours de combattant », déplore Anta Faye.
Interpellée sur cette situation, la responsable de la maternité n’a pas voulu se prononcer.