Les personnes handicapées de la région de Kolda se sont retrouvées à Vélingara ce samedi pour célébrer la Journée mondiale des personnes handicapées. L’occasion est saisie par le président régional de leur association pour plaider la mise en place d’une Haute autorité des handicapés.
Elles étaient près de 300 personnes vivant avec un handicap, hommes et femmes, à occuper la grande cour du Centre de formation professionnelle (Cfp) de Vélingara ce samedi pour célébrer la Journée mondiale qui leur est dédiée. Venues des départements de Kolda, de Médina Yoro Foulah et de tous les coins du département hôte, elles avaient à cœur d’entendre de nouveaux engagements tendant à améliorer leurs conditions d’existence, par la valorisation de leurs droits et la facilitation d’accès aux moyens de survie. L’occasion est saisie par le président de la Fédération régionale de cette couche de la population de la région pour faire un plaidoyer fort en direction du président de la République.
Boubacar Baldé, prenant à témoin le Préfet de Vélingara, Saïd Dia, qui avait à ses côtés des élus locaux et des chefs de services déconcentrés, a dit : « Il faut que le président de la République signe enfin la Loi d’orientation sociale qui est dans les couloirs des ministères depuis 2010. Cette loi comporte 12 décrets, parmi lesquels seuls 2 sont signés. Dans le projet de Loi, il y a la mise en place d’une Haute autorité des handicapés qui sera logée à la présidence de la République. Le fait que les problèmes des handicapés soient gérés par l’Action sociale est une aberration.» Il explique : «Tenez, sur un budget annuel de 200 milliards pour le ministère de la Santé et de l’action sociale, seuls 5 milliards sont alloués à l’action sociale. C’est disproportionné. Seule une Haute autorité qui dépende directement de la Présidence pourra trouver des solutions aux nombreux problèmes des personnes handicapées, car les problèmes des handicapés sont transversaux.» Autre plaidoyer fait par Boubacar Baldé : « Toujours dans le projet de Loi d’orientation, se trouve la mise en place d’un fonds pour la protection et la promotion des handicapés alloué à chaque département et qui sera cogéré par l’Etat et un responsable des handicapés.
C’est pourquoi nous demandons solennellement au président de la République de signer les décrets s’il veut continuer à bénéficier de notre soutien politique.» Parmi les problèmes soulevés par les personnes en situation de handicap lors de cette rencontre de Vélingara, se trouve le manque de structures adaptées pour la formation des handicapés visuels et des sourds-muets. Ce n’est pas tout, le président de l’association départementale, Habib Sabaly, a noté : « Les handicapés de Vélingara font face à des difficultés qui ont pour nom : inaccessibilité aux services de santé, de réadaptation et d’appareillages, inaccessibilité à l’éducation et la formation, inaccessibilité à l’emploi des jeunes handicapés diplômés.» Le Préfet, Saïd Dia, qui a présidé la rencontre, a dit à ses hôtes qu’ils comptent pour les autorités de l’Etat et du monde L’autorité administrative a exhorté les partenaires locaux de la journée tels que Handicap International, 3fpt, Iscos et les communes à prendre des engagements pour aider à l’amélioration des conditions d’existence de ces citoyens à part entière. Cette rencontre a également permis à ces personnes vulnérables d’oublier, le temps d’une journée, leur situation de handicap. Elles ont dansé sans complexe et ont fait la fête en invitant des personnes valides à leur table.