En Conseil des ministres hier, Macky Sall est largement revenu sur la lutte contre les violences faites aux femmes et l’importance d’assurer leur autonomisation vu la place fondamentale qu’elles jouent dans la vie politique, sociale,… C’est une façon de réagir aux dernières actualités liées à l’agression de la députée Amy Ndiaye à l’Assemblée nationale jeudi dernier.
Sans la nommer, vu le principe sacré de la séparation des pouvoirs, le président Sall n’a pas néanmoins occulté d’évoquer l’agression de la députée Amy Ndiaye Gniby, violentée par deux députés du Parti pour l’Unité et le rassemblement (Pur) affilé à Yewwi askan wi à l’Assemblée nationale. Dans le cadre de la rubrique «Climat sociale et suivie des affaires intérieures », Macky Sall a insisté sur la «lutte contre les violences faites aux femmes» en rappelant au gouvernement «la place fondamentale des femmes dans la vie politique, économique, sociale et culturelle du Sénégal». Pour lui, il faut « prendre les dispositions requises pour assurer l’application de toutes les mesures prises, depuis 2012, pour lutter sans relâche contre toutes formes de violences faites aux femmes, mais également promouvoir l’autonomisation économique des femmes à travers les différents mécanismes et instruments mis en place par l’Etat, la Der/Fj en particulier». Dans le même sillage, Macky Sall a invité la ministre de la Femme, de la famille et de la protection des enfants à placer la prochaine Journée internationale de la Femme sous le thème de la «Consolidation de l’engagement national contre les violences faites aux femmes».
Depuis le 1er décembre dernier, l’actualité politique bruit de l’affaire Amy Ndiaye Gniby, frappée par les députés Massata Samb et Mamadou Niang. Jusqu’a tard dans la soirée d’hier, ils étaient introuvables, après que le Parquet a ordonné leur arrestation suite à une saisine du président de l’Assemblée nationale sur procès-verbal, conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 53 alinéa 3. Depuis trois jours, une chasse à l’homme est lancée par les Forces de sécurité pour retrouver les deux parlementaires, qui ont pris la clef des champs. Sans succès…
Lundi, Me Baboucar Cissé, avocat de la parlementaire, a porté plainte contre les deux députés membres du Groupe parlementaire Yewwi askan wi (Yaw), auteurs présumés des faits incriminés. Ils auraient décidé d’attraits en Justice leur collègue pour « injures publiques, violence et voies de fait» et « coups et blessures volontaires ».
L’Assemblée nationale était en effet sens dessus dessous jeudi dernier. Prenant la parole lors du vote du budget du ministre de la Justice, M. Samb avait soutenu qu’il y a une députée qui a tenu des propos discourtois sur le guide des Moustarchidines, Serigne Moustapha Sy. La dame Amy Ndiaye Gniby, qui se sentait indexée, avait répliqué en wolof en disant : «Ma tayy (J’assume.).» Prenant mal cette réponse, Massata Samb avait réagi énergiquement : «Ah bon !» Il quitta le pupitre pour venir vers sa collègue. Il lui administra une gifle retentissante. C’était l’acte de trop. Après cette claque, la députée reçut aussi un coup au niveau du ventre de la part du parlementaire Mamadou Niang. Et cette dernière s’effondra avant de piquer une crise. Mme Ndiaye fut ensuite évacuée à l’hôpital Principal de Dakar pour les premiers soins. Mme Ndiaye étant enceinte de plus de deux mois, cet acte prit une tournure encore plus dramatique.